« Favoriser au Burundi l’accès des collégiennes aux protections menstruelles ». Un projet inédit dans une province touchée par la précarité menstruelle

Au Burundi, 80 % des femmes n’ont pas les moyens de s’approvisionner régulièrement en serviettes hygiéniques et sous-vêtements. Le recours à des solutions non appropriées est alors fréquent et mène à de nombreuses complications gynécologiques. 

 

Le manque d’accès aux protections intimes constitue par ailleurs l’une des principales causes d’abandon de l’école pour les jeunes burundaises. A cela s’ajoutent des conditions d’hygiène désastreuses dans de nombreuses écoles du pays, où l’accès à l’eau et aux toilettes sont souvent limités.  

 

Ainsi, si près de 90 % des jeunes filles sont inscrites en première année de cycle primaire, elles ne sont plus que 60 % à l’âge de 13 ans, âge moyen d’apparition des premières menstruations. Beaucoup de jeunes filles préfèrent rester à la maison au lieu d'aller à l'école, et manquent en moyenne quatre jours de classe chaque mois. Elles accumulent le retard dans les cours, échouent aux tests, se découragent et, bien trop souvent, abandonnent les études. Les conséquences dues à ces abandons sont dévastatrices : mariages et grossesses précoces, possibilités de carrière limitées. Ainsi se perpétue le cycle de la pauvreté pour ces jeunes filles et leurs familles. 

 

Dans le cadre du programme Dignité pour les femmes, ce nouveau projet a pour ambition de créer une unité de production d’une capacité de 32 000 paquets de serviettes réutilisables par an. Ces protections de qualité seront vendues aux femmes et aux jeunes filles de la communauté à un prix abordable et donner à près de 10.000 jeunes filles vulnérables au sein de 20 collèges pilotes.

 

Le projet porte également sur la sensibilisation des communautés particulièrement les jeunes filles et garçons à la santé menstruelle et reproductive.

 

A terme, cette unité de production devrait adopter un modèle économique pérenne en vue d’être en mesure de répondre à la demande locale des femmes en capacité de payer tout en permettant l’accès des jeunes filles les plus vulnérables à des kits subventionnés.

 

En termes d’impact, les objectifs poursuivis sont de réduire de 80% le taux d’absentéisme scolaire et le nombre de grossesses non désirées et de permettre à au moins 80% des collégiennes bénéficiaires d’adopter les méthodes contraceptives modernes proposées pour espacer ou limiter les naissances.

 

Pour plus d’informations : https://www.amade.org/fr/missions/sante/dignite-pour-les-femmes/favoriser-au-burundi-loeacces-des-collegiennes-aux-protections-menstruelles.html